Édition du lundi 7 novembre 2005
Des jeunes plaident devant le Premier ministre pour l'instauration d'une «mixité sociale dès la maternelle» et dans les logements
Le Premier ministre Dominique de Villepin a reçu vendredi soir pendant deux heures et demi 16 jeunes des zones urbaines sensibles pour un échange sur la flambée de violences dans les quartiers.
Les 16 jeunes de 18 à 25 ans, originaires pour la plupart d'Ile-de-France, étaient lycéens ou étudiants, chômeurs ou chef d'entreprise. Deux élèves de l'Institut d'études politiques de Paris (IEP) figuraient parmi eux.
«Il a voulu apprendre des choses», a expliqué à l'issue de la réunion Anysse, un des participants. «C'est une très bonne initiative de sa part. Il cherche vraiment à régler les problèmes.»
Les jeunes ont fait «quelques propositions, comme développer les personnes-relais entre la police, voire le gouvernement et les cités», a expliqué ce lycéen en terminale économique à Bondy (Seine-Saint-Denis).
«On a fait l'état des lieux de ce qui se passe dans les banlieues», a renchéri Sihame, en troisième cycle à Sciences-Po Paris et responsable associative dans la même ville de Bondy.
Sihame a plaidé auprès du Premier ministre pour l'instauration d'une «mixité sociale dès la maternelle» et dans les logements. «Il y a une ghettoïsation dans les banlieues», a-t-elle déploré.
Plutôt indulgents vis-à-vis du gouvernement, les deux jeunes ont attribué la crise actuelle à un «problème de communication» et «pas d'intégration».
Les jeunes de banlieue «ont l'impression d'être sous-estimés et de faire partie des Français de troisième de quatrième zone», a expliqué Sihame.
Les jeunes interlocuteurs de Dominique de Villepin ont déploré les déclarations de Nicolas Sarkozy présentant les jeunes de banlieue comme des «racailles» lors de son déplacement du 26 octobre à Argenteuil (Val d'Oise). «C'est choquant, surtout quand on parle de personnes et pas d'animaux», a souligné Sihame.
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